Au coeur du Cancer le spirituel
Eric Dudoit (diplômé de théologie, de psychologie clinique et de psychopathologie), travaille dans le service oncologie médicale et de soins palliatifs de l’hôpital de la Timone à Marseille, chercheur au travers de l’unité psycho-oncologie)
Ce que l’on trouve au détour d’une maladie comme le cancer, outre l’angoisse et ses corollaires, c’est quelque chose d’infiniment spirituel, au sens où le cancer pose ou repose la question de l’identité. La maladie demande à en faire travail comme une parturiente, et ce travail présente, dans sa phénoménologie, beaucoup de points communs avec l’initiation spirituelle. Elle demande de s’extraire du monde tout en étant toujours dans le monde; elle indique la voie de sortie pour tous: la mort, qui pousse l’individu à remanier son histoire, ses mythes, sa vision du monde.
LA MALADIE DEMANDE DE FAIRE UN TRAVAIL, UN BILAN DE SOI QUI IMPLIQUE LE PLAN SPIRITUEL, PSYCHOLOGIQUE ET COMPORTEMENTAL
Le corps se vit parfois ainsi en ennemi du Moi, provoquant un conflit qui engendre angoisse et peur. Sur ce fond de crise, se détachent les expériences dont témoignent certains patients « cancéreux ». Ces expériences n’ont pas forcément le type éclatant d’une vision divine ou d’une révélation faite à un prophète. Souvent on les retrouve, toutes simples, cachées dans notre ordinaire, qui est fait de notre « spirituel »